Assurance emprunteur : est-elle obligatoire et comment l’optimiser ?
Vous avez trouvé le bien parfait, le prêt est presque signé… mais on vous parle d’assurance emprunteur, et vous ne savez pas si elle est vraiment obligatoire ou si vous pouvez choisir la moins chère ?
L’assurance emprunteur n’est pas imposée par la loi, mais elle est exigée par la plupart des banques. Et pourtant, beaucoup de propriétaires paient trop ou sont mal couverts.
Maillard Immobilier vous explique simplement comment ça fonctionne, quelles garanties sont utiles pour protéger votre famille, et surtout, comment comparer les offres pour payer moins sans prendre de risques.

Le rôle et les garanties de l’assurance emprunteur
Vous vous demandez à quoi sert réellement une assurance emprunteur ? Elle n’est pas là juste pour compléter votre dossier de prêt. Elle joue un rôle central : protéger votre famille et votre banque si un imprévu survient. En cas de décès, d’invalidité ou de perte de revenus, elle prend le relais. Mais toutes les garanties ne se valent pas. Voyons ensemble ce qui est obligatoire, ce qui est optionnel, et surtout, ce qui est utile pour vous.
Garanties obligatoires : décès et invalidité
L’assurance emprunteur n’est pas obligatoire, cependant, en pratique, aucune banque ne vous accordera un crédit immobilier sans une couverture minimale. Cette couverture inclut au moins deux garanties essentielles :
- Décès : en cas de décès, l’assurance rembourse le capital restant dû. Votre famille n’a pas à supporter le poids de la dette hypothécaire.
- Perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA) : en cas d’incapacité totale de travailler et de vivre de manière autonome, l’assurance prend en charge le remboursement du prêt.
Ces garanties sécurisent votre projet immobilier. Elles protègent à la fois vos proches et l’établissement financier qui vous a prêté les fonds. C’est une forme de garantie mutuelle.
Par exemple, si vous avez contracté un prêt hypothécaire de 800’000 CHF pour une maison familiale et que vous décédez subitement, l’assurance rembourse ce montant. Votre conjoint et vos enfants conservent le logement sans devoir vendre ou s’endetter davantage.
Garanties optionnelles : perte d’emploi et autres protections
Au-delà des garanties de base, vous pouvez renforcer votre contrat avec des options. Ces garanties supplémentaires ne sont pas exigées par les banques, mais elles peuvent faire la différence si votre situation évolue.
Voici les principales garanties optionnelles :
- Invalidité permanente totale (IPT) : si vous devenez invalide à plus de 66 %, l’assurance rembourse tout ou partie du capital restant dû.
- Incapacité temporaire de travail (ITT) : en cas d’arrêt maladie prolongé, l’assurance prend en charge vos mensualités pendant cette période.
- Perte d’emploi : certaines assurances couvrent vos mensualités quelques mois en cas de licenciement.
Ces protections sont particulièrement utiles si vous êtes indépendant ou si votre secteur d’activité est instable. Attention toutefois : elles augmentent la prime mensuelle. Il faut donc bien évaluer le risque et vos besoins réels.
Un salarié de 45 ans avec deux enfants et un emploi stable dans la fonction publique n’aura pas forcément besoin de la garantie perte d’emploi. En revanche, un entrepreneur dans le bâtiment, exposé à des risques physiques, pourrait envisager sérieusement l’ITT et l’IPT.
Enfin, lisez bien les conditions de chaque garantie. Certaines exclusions peuvent limiter leur efficacité. L’ITT ne couvre pas toujours les arrêts liés à des troubles psychologiques ou à une grossesse.
Obligation légale et exigences bancaires : démêler le vrai du faux
Vous vous demandez si l’assurance emprunteur est obligatoire pour obtenir un prêt immobilier en Suisse ? La réponse n’est pas aussi simple qu’un oui ou un non. Il y a une différence entre ce que dit la loi et ce que demande votre banque. Comprendre cette nuance peut vous éviter bien des surprises et vous aider à mieux protéger votre famille et votre investissement.
Pas d’obligation légale, mais une exigence quasi systématique
Il n’existe aucune loi obligeant la souscription d’une assurance emprunteur pour obtenir un prêt hypothécaire. En théorie, vous pouvez donc emprunter sans cette couverture.
Mais en pratique, les établissements bancaires l’exigent presque toujours. Pourquoi ? Parce qu’ils veulent se prémunir contre les risques de non-remboursement en cas de décès, d’invalidité ou d’incapacité de travail. C’est à la fois une garantie pour eux et une protection pour vous et vos proches.
Ce que les banques attendent vraiment
Les banques ne vous imposent pas une assurance emprunteur par caprice. Elles veulent s’assurer que le contrat de prêt sera honoré, même en cas d’imprévu. Cela leur permet de limiter les pertes et vous évite de laisser à votre famille une dette difficile à gérer.
Voici ce qu’elles exigent généralement :
- Une assurance décès couvrant au minimum le montant du prêt
- Une assurance invalidité ou incapacité de travail, selon votre profil
- Un contrat souscrit auprès d’un assureur agréé ou validé par la banque
Peut-on choisir son assurance librement ?
Oui, vous avez le droit de choisir une assurance externe à celle proposée par la banque, via la délégation d’assurance. Mais attention : la banque peut refuser votre choix si les garanties ne sont pas jugées équivalentes à celles qu’elle propose.
Il est donc essentiel de comparer les offres et de s’assurer que les niveaux de protection sont similaires. Cela peut vous permettre de réduire vos primes sans sacrifier la sécurité.
Et si vous ne souscrivez pas ?
Dans la majorité des cas, refuser l’assurance revient à se voir refuser le prêt. La banque considérera que le risque est trop élevé. Même si ce n’est pas une obligation légale, c’est une condition de fait.
Certains profils très solides financièrement peuvent négocier sans assurance, mais c’est rare. Pour la plupart des emprunteurs, mieux vaut intégrer cette couverture dans la stratégie globale de financement.
Méthodes pour comparer et optimiser votre assurance emprunteur
Vous avez déjà un prêt hypothécaire ou vous êtes en train d’en négocier un ? L’assurance emprunteur peut vite devenir un poste de dépense important. Pourtant, beaucoup paient trop cher sans le savoir. En comparant bien les offres, vous pouvez économiser plusieurs milliers de francs sur la durée de votre contrat. Voici comment faire, simplement.
Comparer les offres en ligne : rapide et rentable
La première étape, c’est de ne pas rester avec la première assurance proposée par votre banque. Elle n’est pas toujours la moins chère. En Suisse, des plateformes comme Comparatum.ch ou MoneyLand.ch permettent de comparer gratuitement les offres disponibles.
Une simulation en mai 2025 a montré qu’un emprunteur de 40 ans, avec un capital de 220 000 CHF sur 20 ans, pouvait économiser jusqu’à 8 819 CHF en optant pour une assurance individuelle au taux le plus bas.
Comparer les garanties : toutes ne se valent pas
Ne vous arrêtez pas au prix. Regardez aussi les garanties incluses. Une assurance moins chère peut couvrir moins de risques. Vérifiez bien les protections en cas de décès, d’invalidité ou de perte de revenus.
Demandez-vous :
- Le contrat couvre-t-il une invalidité partielle ou totale ?
- Y a-t-il une franchise ou un délai de carence ?
- Le montant remboursé évolue-t-il avec le capital restant dû ?
Ce sont des détails qui peuvent faire une réelle différence en cas de coup dur.
Changer d’assurance : c’est possible
Vous avez déjà signé un contrat ? Vous pouvez quand même le changer. Certaines banques acceptent la délégation d’assurance, surtout si vous prouvez que la nouvelle offre propose une garantie équivalente.
Dans ce cas, vous pouvez :
- Faire une simulation sur une plateforme
- Contacter un courtier ou un conseiller
- Demander à votre banque si elle accepte le changement
Ce processus peut vous permettre de réduire vos primes tout en gardant une bonne protection.
Optimiser lors d’un refinancement
Si vous renégociez votre prêt hypothécaire, c’est le bon moment pour revoir votre assurance. Le refinancement est souvent l’occasion de revoir les conditions du contrat, voire de le résilier pour en choisir un plus adapté.
Un exemple concret : si vous réduisez la durée de votre prêt, votre assurance peut aussi coûter moins cher. À l’inverse, si vous augmentez le capital emprunté, il faudra peut-être ajuster vos garanties.
Utiliser un courtier : gain de temps, gain d’argent
Pas envie de comparer vous-même ? Un courtier peut le faire pour vous. Il connaît les offres du marché et peut négocier des taux plus bas. Il peut aussi vous aider à comprendre les clauses du contrat et à éviter les pièges.
En résumé, pour optimiser votre assurance emprunteur :
- Comparez les offres en ligne
- Analysez les garanties, pas seulement le prix
- Profitez d’un changement de situation pour ajuster votre contrat
- Faites-vous accompagner si besoin
Chaque franc économisé sur votre assurance, c’est un franc de plus pour votre famille ou vos projets. Et ça, ça vaut le coup d’y passer quelques minutes.
FAQ - Assurance emprunteur
Les primes d’assurance emprunteur ne sont généralement pas déductibles fiscalement au niveau fédéral. Contrairement aux intérêts hypothécaires, ces primes sont considérées comme des frais personnels non déductibles. Cependant, certains cantons peuvent avoir des règles spécifiques. Il est recommandé de vérifier avec un conseiller fiscal local. Une alternative peut être de souscrire une assurance-vie temporaire séparée dont les primes peuvent parfois bénéficier d’avantages fiscaux selon votre situation.
Le questionnaire médical est obligatoire et déterminant. En cas de problèmes de santé déclarés, plusieurs scénarios sont possibles : acceptation aux conditions standard, acceptation avec surprime (majoration du tarif), exclusion de certaines garanties, ou refus total. Si vous êtes refusé, vous pouvez vous tourner vers des assureurs spécialisés dans les « risques aggravés » qui acceptent des profils plus complexes moyennant des primes plus élevées. Important : ne jamais mentir dans le questionnaire, cela pourrait annuler votre couverture en cas de sinistre.
Le processus prend généralement 2-3 mois. D’abord, obtenez un devis détaillé de votre nouvelle assurance avec les mêmes garanties. Ensuite, soumettez cette proposition à votre banque qui dispose de 10 jours ouvrables pour répondre. Si elle accepte, vous devez respecter un préavis de résiliation (souvent 3 mois) avec votre assureur actuel. Attention : ne résiliez jamais avant d’avoir l’accord écrit de la banque et la confirmation que votre nouvelle assurance est effective. Certaines banques peuvent aussi demander des frais de dossier pour ce changement.